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02
mai
2017

Cancer et travail, de quoi avons-nous peur ?

Le 02 mai 2017 dans la catégorie Conseils du coach
Cancer et travail, de quoi avons-nous peur ?

Cancer. Si la maladie se généralise, elle n’est plus automatiquement synonyme de mort. Et heureusement, cette idée aussi se généralise. Alors pourquoi encore autant de tabous ? Pourquoi encore tant de peurs ? Qu'une personne revienne au travail après un cancer, et une sorte d’omerta s’impose : pour l’ancien patient, qui ne veut pas se placer en victime, pour l’entreprise et les collègues, victimes eux de leurs peurs. Mais de quelles peurs parle-t-on ?

Le retour au travail, pour la personne qui a traversé l’épreuve du cancer, c’est certes une épreuve, à de multiples égards. Ils doivent se confronter à un monde qui a continué de tourner sans eux, parfois réaliser que leurs aptitudes physiques et cognitives sont un peu diminuées (pour un temps en tout cas), affronter la solitude de ne pas se sentir reconnu comme étant différent désormais (et pas dans un sens péjoratif). Mais ces personnes sont aussi fortes des ressources qui étaient en elles, obligées de leur faire refaire surface face au cancer. Car la force, l’humilité, et l’amour sont quelques-uns des « cadeaux » de la maladie.

La double peine des personnes qui ont traversé un cancer s’apparente plutôt à une triple voire quadruple peine : les primes d’assurance qui grimpent (voire refus d’assurer), les regards fuyants de certains, confinant à une solitude qui n’est pas forcément voulue, le retour au travail qui reste majoritairement un problème, faute d’accompagnement.

Lorsque la maladie s’en va, les questions demeurent, disais-je déjà dans une tribune en décembre 2015. Mais ces questions propres à l’ancien patient, peuvent être source de création, si la personne  bénéficie d’un accompagnement adéquat : psychologue, coach, groupe de parole, écriture aussi parfois… Le cancer est devenu une maladie de société, même s’il existe depuis des milliers d’années (je vous invite à lire « Le cancer, l’empereur de toutes les maladies »). C’est un défi à relever ensemble, et non pas uniquement par les personnes directement touchées.

A l’image de la cellule cancéreuse, véritable erreur de programmation de notre propre système, mais qui peut également être anéantie par ce même système, notre société a le choix d’agir collectivement, solidairement, ou d’ignorer ce problème. Plongeant ainsi des milliers de gens dans la dépression, la perte d’emploi… Des situations qui pèseront lourd dans le portefeuille de la sécurité sociale de toute façon. Agir préventivement, informer, sensibiliser, et surtout ÉCOUTER, doivent être les nouvelles priorités des acteurs du monde du travail.

C’est mon intime conviction que cette problématique de cancer & travail ne nécessite pas un arsenal de mesures impayables et chronophages pour s’améliorer. C’est mon intime conviction qu’en prenant quelques heures pour écouter les peurs légitimes derrière le retour au travail d’un collègue qui a eu un cancer (en ce compris une surcharge éventuelle de travail dû à son état), les décrypter, inventer de nouvelles manières de faire, démystifier aussi les stéréotypes et les préjugés, que nous pourrons véritablement dire que nous sommes une société civilisée, qui affronte les épreuves et créées des solutions.

En tant qu’ancienne patiente, en tant que coach, je vois régulièrement combien les personnes peuvent être perdues après la maladie, mais je vois aussi combien elles sont extraordinaires de ressources. Que la maladie peut devenir un tremplin, que sans changer de vie du jour au lendemain, elles savent remettre de la vie dans leurs activités. Ce serait une véritable perte pour les entreprises, pour la société de ne pas saisir la balle au bond !