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03
avril
2019

La Vie est ronde

Le 03 avril 2019 dans la catégorie Conseils du coach
La Vie est ronde

Il paraît que 2019 est le début d’un nouveau cycle, si l’on en croit les dires des numérologues et astrologues. Et si ce n’est pas notre tasse de thé, pourquoi ne pas essayer de le voir comme tel quand même ? Il y a toujours quelque chose d’alléchant dans le renouveau. Comme un serpent, nous pouvons quitter une peau devenue trop vieille pour laisser place à un épiderme régénéré. Quel est le sens derrière ces cycles de fin et de recommencement ? C’est la question que je me suis aussi posée récemment en faisant face à la fois à la mort et à la naissance…

Nous vivons dans une société dont le rapport à la mort est très compliqué. Les médias nous renvoient sans cesse des messages de jeunesse éternelle, les plus de 50 ans doivent prouver qu’ils ont encore une plus-value sur le marché du travail, la surconsommation nous pousse à nous « libérer » de l’ancien au profit du nouveau alors que l’obsolescence programmée est devenue un fait connu de tous.

 
Et la mort… En parle-t-on assez, je veux dire « vraiment » ? La maternité est glorifiée, et la fin de vie souvent cachée, voire honteuse. J’ai la chance (et je le pense) d’avoir été très tôt confrontée à ces questions, car ma mère est psychologue pratiquant l’accompagnement des mourants des personnes touchées par Alzheimer. Curieuse, je parcourais sa bibliothèque découvrant ainsi Élisabeth Kübler-Ross dès 12 ans, et la notion de passage plutôt que de fin.


J’ai envie de citer Gabriel Ringlet, dont je fus un des nombreux élèves qu’il a marqués à l’Université :

Je ne crois pas au mythe d’une société immortelle, ce serait affolant. Ne pas mesurer que la mort entre dans notre vie dès notre naissance, c’est n’être pas capable de vivre. L’erreur est de croire qu’elle est au bout du chemin. L’écrivain Sullivan disait qu’elle « prépare avec nous le café du matin ». Il faut en faire une compagne d’aventure pour donner plus d’intensité à notre vie de tous les jours et pas pour l’attrister, loin de là. (lien source)


L’expérience de la mort


Comme tout le monde, j’ai connu quelques deuils étant enfant, puis étudiante, de personnes âgées d'abord (cycle naturel), puis de ma cousine, jeune femme de 31 ans… Premier questionnement : « qu’est-ce que je fais, moi, de ma vie ? »  
Et littéralement 3 jours après mes 30 ans, le diagnostic : CANCER. Cancer = mort ? Cancer = la fin de ma vie telle que je la connais aujourd’hui ? J’en suis sortie, j’en ai vu s’en aller… À nouveau la même question se pose : « qu’est-ce que je fais, moi, de ma vie ? » Je prends un nouveau chemin, ce sera celui d’accompagner (tiens, comme quelqu’un que je connais…) les personnes qui après un cancer doivent apprivoiser ce nouveau soi.


Et puis 2019 arrive, trois personnes, trois tranches d’âge très différentes, quittent cette Terre. Et je m’apprête à donner la vie à deux nouvelles âmes après en avoir perdu une, âgée de quelque semaine certes, mais qui avait déjà fait son chemin dans mon cœur.  Cette fois, je me demande ce qu’il est fait pour accompagner ceux qui s’en vont, et ceux qui restent. Je suis littéralement bouleversée par la sagesse de mes enfants. Après ma fausse-couche, ma fille de 4 ans me console « Tu sais ce bébé, il avait froid au ciel, il est venu se réchauffer dans ton ventre, il avait assez chaud et il est parti »…   Mon aînée de 8 ans il y a quelques jours me parle de l’âme de son arrière grand-mère venue lui dire au revoir…


Je n’ai pas la prétention de savoir ce qu’il se passe « après », mais oui, la mort fait partie de la vie, et cela, même les enfants semblent le comprendre mieux que nous.
Viktor Frankl, neuropsychiatre rescapé des camps (dans lesquels il avait perdu sa famille, dont sa jeune épouse enceinte), disait en parlant de ces moments de désespoirs : « l'important n'était pas ce que nous attendions de la vie, mais ce que nous apportions à la vie. »

 
La vie n'est-elle pas ronde ? 

 
La vie est plus complexe qu'une simple succession linéaire d'instants, de buts à atteindre. C’est un cycle, un renouvellent régulier qui, comme les saisons, laisse mourir ce qui touche à sa fin pour permettre à de nouvelles pousses de naître et devenir des fruits. C'est en fait la condition sine qua non pour que la vie continue, tout simplement...

 
Je vous invite librement à vous poser ces deux questions :


  • Comment puis-je mettre davantage de ce qui est important pour moi dans ma journée ? De quoi ai-je besoin ou qu’ai-je besoin de laisser partir pour y arriver ?


 
Pourquoi parler de la mort quand tout va bien ?


Je laisserai à nouveau la parole à Gabriel Ringlet dont la justesse des paroles mérite de ne rien y ajouter :

"il faut parler de la mort quand tout va bien, « quand il fait beau », pour mieux vivre précisément… laisser grandir la mort en soi n’est pas une chose triste, loin de là, mais une manière de mieux vivre l’instant présent."
 


Ce qui est peut-être important aujourd’hui, ne le sera peut-être plus demain, mais comme disait le Bouddah : 

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent.”

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