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20
juillet
2017

Cancer de la peau: cet été, dépensez parcimonieusement votre capital soleil!

Le 20 juillet 2017 dans la catégorie Traitements
Cancer de la peau: cet été, dépensez parcimonieusement votre capital soleil!

Le bronzage synonyme d'appartenance à la classe des travailleurs pauvres (paysans, ouvriers) exposés au grand air, est devenu à la mode dans les années soixante. Être bronzé signifie alors qu'on a le temps et l'argent pour lézarder sur les plages à la mode. Depuis, nous avons beau être informé des dangers de la surexposition au soleil, le cancer de la peau est celui dont le chiffre double tous les 10 ans en Europe. A vos crèmes et vos chapeaux, car mieux vaut prévenir..

Ce sont les grandes vacances, et le soleil est régulièrement au beau fixe. On ne vous apprend rien jusqu'ici. 
Le soleil c'est bien, c'est agréable, certes, mais il ne faut pas en abuser. 
Revenir bronzé de vacances, c'est un peu l'obsession de beaucoup d'entre nous. Mais il faut savoir que c'est une tendance très récente dans l'histoire de l'humanité.
 
Blancheur de la noblesse contre bronzage des paysans

Depuis des millénaires et jusqu'au début du vingtième siècle, la mode de la peau blanche c'était la norme, et si on remonte à l'antiquité, on sait par exemple que les Athéniennes s'enduisaient le visage avec du blanc de Céruse, un produit à base de plomb, qui était extrêmement toxique, pour apparaître plus blanches.
 
Car pendant longtemps, la blancheur de l'aristocratie, puis de la bourgeoisie a été opposée au bronzage des paysans. Et à la fin du dix-neuvième siècle, avec le courant hygiéniste, la tendance va petit à petit s'inverser, on va prescrire par exemple des bains de lumière aux personnes en mauvaise santé, car à l'époque on va découvrir les bienfaits du soleil pour la synthèse de la vitamine D.
 
Et au début du vingtième siècle ce n'est toujours pas la mode de bronzer. Il va falloir attendre l'arrivée des congés payés dans les années 30: on part à la mer, puis à la montagne, puis petit à petit, les destinations exotiques vont se démocratiser. C'est aussi l'apparition des centres de bronzage. On paye désormais pour bronzer. 
Être bronzé devient alors un symbole de bonne santé et de classe sociale élevée.
 
Le prix des abus

Mais désormais il y a un prix à payer pour ceux qui abusent du soleil. Si le soleil est bon pour la synthèse de la vitamine D, quinze minutes d'exposition par jour suffisent. Le soleil ne nous envoie pas que de la lumière, il nous envoie aussi des rayons invisibles, les infrarouges et des ultraviolets. Les infrarouges c'est la chaleur, les ultraviolets (UV) sont classés en fonction de leur pouvoir de pénétration dans la peau. Les UVB sont responsables des dommages les plus visibles sur la peau, les coups de soleil, mais les plus dangereux ce sont les UVA, ils s'attaquent au derme, c'est-à-dire la couche la plus profonde de la peau, et ils peuvent provoquer des dommages en profondeur et conduire au cancer de la peau.
 
Le fait de bronzer est un mécanisme de défense de la peau contre l'attaque des UV. En fait les cellules de la peau, que l'on appelle les mélanocytes vont fournir une sorte de bouclier anti-UVs, il s'agit de la mélanine, c'est le pigment noir-brun qui colore notre peau quand on bronze, mais ce mécanisme de défense a ses limites puisque ces mêmes mélanocytes peuvent être à l'origine d'un cancer de la peau grave, le mélanome.
 
Il peut se développer à partir d'un point de beauté existant, mais dans la majorité des cas, les mélanomes apparaissent en dehors d'un grain de beauté. A un stade précoce, enlever le mélanome suffit pour guérir, mais si ce n'est pas pris en charge à temps, il y a un risque de métastase, une atteinte par le cancer à d'autres organes, et là le risque de mortalité est important.
 
Or le soleil est le principal facteur de risque du mélanome. Nous avons en fait tous un capital soleil, c'est-à-dire un temps d'exposition maximal. Une fois épuisé, le risque de cancer est là.
 
Un cancer dont le chiffre double tous les dix ans en Europe

Et l'exposition au cours de l'enfance et de l'adolescence, surtout en cas de coup de soleil, risque de faire rapidement épuiser ce capital. Et la pigmentation de la peau est aussi un facteur qui compte; plus la peau est pâle et dépourvue de pigments, plus on risque d'avoir des coups de soleil, de développer ce fameux cancer de la peau. Et puis, cela nous concerne tout particulièrement en ce moment, une exposition solaire irrégulière et intense comme on le fait généralement en vacances en faisant la crêpe au bord de la mer, et bien ça c'est un comportement à risque, parce que c'est plus risqué qu'une exposition progressive et régulière.
 
Alors il faut le dire, le mélanome est un cancer dont le chiffre double tous les dix ans en Europe. Plus de 2000 cas sont répertoriés en Belgique chaque année, c'est vraiment beaucoup.
 
Et pour éviter ce cancer, la meilleure arme est évidemment la prévention. Il faut acquérir très tôt de bonnes habitudes. Les enfants devraient en fait porter des T-shirts anti-UVs en cas d'exposition au soleil, ou un T-shirt foncé sur la plage, un chapeau, des lunettes de soleil aussi, mettre de la crème solaire évidemment; pour les enfants en indice 50 de toutes façons, pour les adultes c'est en fonction du type de peau.
 
Mais sachez qu'une crème solaire ça ne protège jamais à 100%, le terme "écran total" d'ailleurs ne peut plus être affiché sur les crèmes solaires, et puis surtout en vacances, le mieux c'est de profiter des heures où le soleil est le plus haut entre midi et 16 heures pour faire la sieste bien à l'ombre.

Un article du site RTBF/Société