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06
septembre
2023

Bonnes et mauvaises pratiques pour gérer le retour au travail après un cancer (ou maladie)

Le 06 septembre 2023 dans la catégorie Conseils du coach
Bonnes et mauvaises pratiques pour gérer le retour au travail après un cancer (ou maladie)

Je ne sais pas vous, mais j'aime le concret. Voici quelques cas rencontrés dans ma pratique : ceux qui ont mené vers un retour au travail heureux >< ceux qui sont voués à l'échec (ou l'ont été). Petite nuance, dans le titre je parle de "bonnes" et de "mauvaises" pratiques. Il arrive que ces dernières résultent davantage de maladresse que de malveillance. Et puis, en la matière, il n'existe pas de "one fits all". Néanmoins, ces cas peuvent vous éclairer dans votre vécu et les pratiques de votre employeur.

Les don't : mauvaise communication, ignorance, voire malveillance 

Le cas de la voiture de société

Une de mes coachée travaillais pour une institution bancaire très connue. La politique en vigueur chez cet employeur était de reprendre la voiture de société après x mois d'absence. Or cette femme, comme dans beaucoup de cas de cancer, avait reçu la nouvelle de son oncologue comme quoi il y aurait encore de la radiothérapie pendant 1 mois. Elle avait besoin de sa voiture vivant dans la campagne. Elle a demandé à prolonger son absence tout en gardant la voiture durant le mois de traitement supplémentaire. La banque a refusé. Elle est retournée travailler la rage au cœur pour garder la voiture. Bien sûr, c'est son choix. Mais un peu de flexibilité aurait amené de la reconnaissance, et finalement un coût moindre pour l'entreprise, qui je le rappelle n'est pas une PME (je ne sais pas si elle y travaille encore à ce jour).

Le cas de la réunion ignorée et du bureau "pillé"

Un directeur dans l'administration publique belge vit un cas particulier. Pour aller au but, il est sous nomenclature "fin de vie" pour l'INAMI. Cet homme adore son métier, il est un expert reconnu dans le milieu. Récemment, il y a eu un changement de management et il a été "sommé" de revenir à temps plein et un maximum en présentiel, malgré la demande du médecin du travail de minimiser un maximum le présentiel. A son retour, il a constaté que le matériel de son bureau avait disparu. Son supérieur hiérarchique lui a donné rendez-vous au bureau, et n'est jamais venu l'honorer, alors qu'il était celui qui le voulait en présentiel ! Il y a encore beaucoup de ratés que je passerai ici sous silence, mais qui démontre quand même de la malveillance (là où je penche pour de la rigidité institutionnel dans le cas précédent).


Le cas de la mauvaise gestion de l'équipe "moi aussi je suis fatigué"

Une de mes coachée bénéficiant d'aménagements raisonnables pour intégrer ses rendez-vous médicaux sans devoir prendre congé s'est vue rétorquer par une collègue "moi aussi j'aimerais des aménagements, moi aussi je suis fatiguée". Bien sûr, les besoins de l'équipe, et la surcharge de travail conséquente dans les petites équipes comme dans le cas présent, doivent être pris en compte. Ce qui est dommage, c'est que le management n'a pas joué son rôle de coordination pour amener les 2 personnes à déposer leur fardeau et communiquer. Un besoin entendu est à moitié répondu ! (et vous verrez que cela s'est arrangé dans le point suivant, comme quoi, on peut toujours réagir pour passer du "don't" au "do").

Le cas "comme si de rien n'était"

Un coaché en épuisement professionnel, ayant donc été arrêté quelques semaines pour éviter un burn out total, avait alerté sa hiérarchie des facteurs d'épuisement et présenté de manière proactive des solutions. Rien n'a été fait, tout se passe "comme si de rien n'était". Pourtant encore une fois, il s'agit d'une grosse entreprise. Mais c'est peut-être là que le bât blesse : chacun se renvoie la responsabilité. S'il y avait une politique claire en disability management, les rôles et responsabilités de chacun seraient engagées de manière concrète. Encore une fois, un raté du à un problème de communication, mais également de vision.


Les do's : les bons élèves ne sont pas ceux qui font bonnes figures, ce sont ceux qui agissent


Le cas de l'hôpital et d'une vraie adaptation aux besoins de la personne

J'anime plusieurs fois par an des cycles pour préparer le retour au travail après un cancer avec des groupes de patients. Cela permet une préparation sur la durée et un partage entre "paires". Une des participantes, infirmières en chef dans un grand hôpital, avait également connu un burn out avant son cancer. Elle aimait profondément son métier, mais à conditions égales, elle savait qu'elle irait droit dans le mur. Elle a travaillé à présenter des alternatives concrètes à présenter à sa cheffe. Mais avant le rendez-vous, elle lui a offert mon livre "Retourner au travail après un cancer. La réintégration, un processus collectif". Elle m'a assuré (et j'en suis très heureuse) que cela avait ouvert la voie à un dialogue constructif. Aux dernières nouvelles, elle était même impatiente de retourner travailler.


Le cas de l'entreprise qui pris le temps

J'ai la grande chance d'accompagner une entreprise française de près de 900 employés et de centaines de gérants indépendants. Cette entreprise m'a contactée en 2020. Petit à petit, ensemble, nous avons travaillé à définir une politique structurelle pour accompagner les ALD (absence longue durée). Tout d'abord un état des lieux, une réflexion sur la vision, et enfin la mise en place d'actions concrètes. Tout cela est au point d'aboutir à une politique cohérente, qui leur ressemble et qui a investi ses collaborateurs dans la réflexion. Je suis très fière d'avoir pu construire cela avec eux, c'est véritablement une entreprise congruente, engagée qui a compris que c'était un investissement sur le long terme !


Le cas où la mauvaise gestion d'équipe se transforme en élan de solidarité grâce à la communication

Eh oui, cet exemple est fort car d'une mauvaise pratique, ils ont pu rebondir et faire de cette réintégration un succès. Lors d'un lunch d'équipe, les choses ont été posées par toutes les parties et la cordialité est revenue encore plus forte que jamais. Je dirais même plus : la solidarité est venue souder l'équipe qui se retrouve encore plus dynamique et engagée.


Le cas de la voiture de société


Je rajoute un cas de ma coachée du jour (en ce 29/08) qui me faisait part de sa gratitude envers son employeur qui après une absence de plus d'un an avait la grâce de lui laisser sa voiture de société. Et donc l'opposé du cas de ma coachée qui travaillais dans une banque dont j'ai parlé dans les don't. Il y a d'autres raison qui lui donnent envie de revenir chez cet employeur, mais j'ai trouvé intéressant de partager le contre-exemple du cas cité plus haut.


Conclusion


Je pense que ces exemples parlent d'eux-mêmes ;-) Et je vous laisse tirer vos conclusions. C'est surtout matière à réflexion, puisque chaque entreprise, chaque personne diffèrent, mais le facteur de réussite que je relève (à travers tous les cas que j'ai rencontré) reste commun : un investissement sur du long terme qui incarne 

  • des valeurs humaines 

  • de solidarité, 

  • confiance, 

  • empathie, 

  • humanisme

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