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La lecture, c'est la porte ouverte vers un monde infini d'idées, de rêves, de découvertes. Je vous présente quelques romans, analyses ou essais sur le cancer, ou la vie en générale, agrémentés de ma critique.

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13
avril
2019

"La tresse" : un roman sur les femmes, la vie, l'épreuve mais surtout ces liens qui nous unissent sans qu'on le sache

Le 13 avril 2019 dans la catégorie Bibliothèque
"La tresse" : un roman sur les femmes, la vie, l'épreuve mais surtout ces liens qui nous unissent sans qu'on le sache

C'est l'histoire de trois femmes, issues de trois milieux différents, vivant chacune sur un continent différent et dont les destins vont s'entremêler grâce à une histoire de cheveux. Le cancer qui touche l'une d'entre elles sert de fil rouge à leur histoire, à leurs histoires. Ce n'est pas un livre sur la maladie, même si les questions soulevées par celle-ci sont bien connues pour tous ceux et celles qui sont passés par là : qui suis-je au-delà de mon cancer ? Quelle vie je veux vivre ici et maintenant ? La place des femmes dans notre société est l'autre moteur de ces histoires. Au final, la résilience est un sujet universel et on ne ressort pas indemne du roman de Laetitia Colombani, que l'on soit un homme, une femme, touché par le cancer ou pas.

Enfant, je choisissais les livres dans lesquels me plonger, avec autant, sinon davantage, de délectation que lorsque je me concoctais un paquet de bonbons chez le libraire du coin. Je passais mes dimanches à la bibliothèque de Rixensart, piochant au hasard, ou par l’odeur alléchée d’une quatrième de couverture fort avenante. Cette habitude m’est restée, j’entre dans une bibliothèque, une librairie sans envie particulière et je fais mon petit marché.


Parfois, cependant, un livre me choisit. Il peut le faire à tort (je ne me permettrai pas d’en nommer, car comme nous, ils ont le droit à l’erreur), ou arriver comme une bénédiction. C’est le cas de « La tresse ». Offert à mon mari pour Noël, il me faisait de l’œil sur un coin de table depuis quelque temps. Et puis, un matin, alors que je devais me rendre à Paris, je l’ai emporté avec moi, « pour la route ».


Et je me suis retrouvée dans ces trois femmes, ces trois destins. Je suis Smita, l’Indienne qui se bat pour un avenir meilleur pour sa fille. Je suis Giulia, la Sicilienne, qui quitte une branche de l’arbre familiale pour en faire repousser une neuve plus belle, plus forte. Je suis Sarah, perdue dans sa recherche de la reconnaissance et du succès pour ensuite mieux se retrouver après que le cancer entre dans sa vie.


Sarah, une femme qui pose la question de la féminité et de la maternité, des jeux de pouvoir dans le monde du travail. Quand le cancer bouscule le fragile équilibre qu'elle avait construit pour jongler entre ces deux mondes, c'est la question de l'humanité dans le monde professionnel qui se pose, et résonne avec l'action que je mène pour une meilleure réinsertion socioprofessionnelle des personnes avec/après un cancer.


Oui, il est de ces livres que l’on croit écrit pour soi, et » La tresse » en fait définitivement partie. Mais au-delà de mon histoire personnelle, Laetitia Colombani a la grâce de nous conter trois mondes, sans en juger aucun. A l’heure où du mouvement Metoo, de la mobilisation de la jeunesse pour un plus grand respect de notre Terre, elle nous parle de ce que c’est d’être une femme en Inde, en Italie, au Canada. Elle nous montre comment nous sommes tous reliés quand nous pensons vivre dans des mondes séparés.


C’est la gorge serrée, et en arrivant en gare de Bruxelles-Midi que j’ai fermé ces quelque 220 pages en méditant sur le mot de la fin issu du Talmud : « Celui qui sauve une vie sauve le monde entier ».

Magali, coach et fondatrice du blog Vie & Cancer et de l'asbl Travail & Cancer
Article paru sur le blog de Dédicaces que j'invite tous les amoureux(ses) des livres à visiter sans plus tarder. 


"La Tresse" existe aussi en version Jeunesse